Préambule :
Il ne faut pas perdre de vue que la note, bien que pratique n’est qu’un complément aux commentaires.
Vous notez comment ?
Nous avons choisi le système de notation sur 100 car il est précis et bien connu des amateurs de vin.
Pour noter un vin, il faut procéder à l’analyse organoleptique (analyse sensorielle), ce qui réclame de la méthode et de l’entrainement mais cet exercice n’est pas réservé à une élite ni lié à un don divin. Cela doit rester ludique et le dégustateur chevronné ou non doit pouvoir prendre du plaisir en conservant modestie et humilité. Lors d’une dégustation, les critères plutôt objectifs (couleurs, arômes et goûts) et les critères subjectifs (le plaisir et l’émotion) s’entremêlent ou s’additionnent.
Ainsi, la quantité de messages transmis par le vin, la qualité de sa texture, le nombre de caudalies finales (longueur et persistance en bouche) vont être comptabilisées et c’est le plaisir qui ajustera la note finale.
Attention toutefois à ne pas se laisser griser par la bonne humeur ambiante ni par l’euphorie induite par l’alcool.
Enfin, il est important pour être cohérent dans sa notation de posséder en mémoire des bouteilles « étalons » qui, telles des balises viendront aider le dégustateur à comparer le vin.
Dans le même ordre d’idée, il est parfois judicieux de glisser dans une dégustation à l’aveugle une bouteille « étalon » (déjà notée dans le passé) pour confirmer le calibrage de la note.
Dans le tableau ci-dessous, nous avons choisi de ne pas segmenter plus précisément les vins notés en dessous de 86/100 car ils n’auraient aucune chance de figurer sur notre blog…
Visiblement, au vu du nombre de commentaires, il faut croire que nos concitoyens préfèrent picoler que de débattre sur le système de notation des vins !
Je pense que la notation sur 100 a le défaut d’être une méthode élitiste qui privilégie les vins notés au-dessus de 90 et place dans une sorte de purgatoire les vins entre 85 et 90. En dessous de 85, point de salut. Elle a aussi le défaut, plus pernicieux, de placer celui qui note, aux yeux du lecteur, dans la catégorie des spécialistes, de ceux qui savent manipuler des systèmes d’évaluation sophistiqués.
J’ai le sentiment que la notation sur 20 est plus « démocratique » ; elle présente une lisibilité immédiate et, pour chaque dégustateur ou lecteur qui plonge dans sa mémoire de lycéen, elle laisse penser qu’au-dessus de 12 ou 13 points, la copie rendue présente un intérêt, avec une note bienveillante du prof au stylo rouge, dans la marge: « du bon travail, malgré quelques insuffisances », ou bien « deux ou trois arguments solides, persévérez ! ».
Dans les concours, c’est la notation sur vingt qui sert de repère à l’octroi des médailles de manière clairement identifiable ; pour ma part, j’adopte celle-ci, qui a cours à ½ point près dans les jurys :
13-14,5 : bronze
15-16,5 : argent
17-20 : or
On se rend compte par ailleurs, qu’en ramenant les deux systèmes de notation au même dénominateur, on obtient d’énormes disparités dans la manière de noter et de considérer ce qui est moyen, bon ou excellent :
Le 17/20 d’un guide français n’est qu’un 85/100 au Parker.
Un 94/100 Parker devient un exceptionnel 19/20.
La notation sur vingt présente donc pour moi, l’intérêt de pouvoir signaler à l’acheteur une gamme de vins dont les notes sont comprises entre 13 et 16/20 (« que » 80/100 !) qui, sans être des bombes sensorielles, ont de réelles qualités, qui correspondent à un usage convivial et festif, à un prix qui les rend accessibles à tous, sans avoir besoin de les surnoter dans une notation sur 100 pour les rendre visibles.
Voilà le point de vue que je défends.
Serge Navel (Terre de vins –WineLR).
C’est un système de notation très fiable… et ludique.