J’ai rencontré la Pimpanela* du Languedoc en la personne de Pascale RIVIERE. Une rencontre qui commence par une tension soudaine : la « Rivière » a failli sortir de son lit quand le voisin juché sur son tracteur semblait traiter la route plutôt que sa propre vigne. Je vous passe les bons mots de notre vigneronne au caractère bien trempée.
La transition pour évoquer ce qu’elle pense du bio est toute trouvée, elle est directe : « Cela devrait être obligatoire !».
Achevé en décembre, nous pouvons visiter le nouveau chai. Tout de bois vêtu, il intègre également la future maison de Pascale. Chaleureux et moderne, il possède tout l’équipement requis pour vinifier, stocker et vendre. A l’étage, une salle de dégustation et une terrasse (antichambre entre sa maison et son chai) sera destinée aux soirées festives qu’elle compte organiser. Perfectionniste, elle a fait traiter waterproof les pierres de taille ou les futurs invités risquent bien de poser leurs verres…
Cette anecdote révélatrice des priorités de Pascale me laisse songeur. D’un coté un chai optimisé, cliniquement propre, bien agencé et de l’autre une maison en travaux. Notre vigneronne vibre toute entière pour son domaine et lui donne beaucoup au détriment de son propre confort personnel. Malgré les embuches que la vie lui a tendue, elle avance obstinément sans se retourner, elle me confie : « si on devait tenir compte de toutes les difficultés, on ne ferait plus rien… ».
Femme passionnée par « sa petite entreprise », elle n’en demeure pas moins une femme engagée et généreuse quand il s’agit de présider l’association des Vinifilles qui regroupent 20 vigneronnes de caractère du Languedoc-Roussillon. Son visage s’illumine en exhumant les souvenirs immortalisés sur photo dans son caveau, elle égraine les prix reçus par son association, le séjour à Paris et la rencontre avec Pierre Arditi…
Je n’ose à peine aborder la question : projet et futurs investissements, devant une maison qui reste à finir mais décidément, Pascale me désarçonne une fois de plus : «Ha non pas du tout, j’ai plein de projets, je vais même planter prochainement un cépage rare mais je ne peux en parler pour l’instant »
Petit bonus, je vous livre juste un indice… on en trouve dans la composition du Châteauneuf du papes…
Passionnante et prolixe, Pascale nous projette dans une stase temporelle, pourtant ma montre me ramène à la dure réalité, il va falloir quitter la pimpanela, également nom d’une de ses cuvées.
Pour finir, je ne peux trop que vous conseiller de gouter ses vins , ils possèdent du caractère, de la fraicheur et un raffinement typiquement féminin.
* dame rusée et dégourdie en occitan